Fête et joie : le jazz et la salsa veulent dire quelque chose, comme toute danse car aucune forme chorégraphique n’est une simple manière de mouvoir son corps en musique. Ce sens dont le jazz et la salsa sont porteurs est double : personnel et collectif.
Danser pour parler du sentiment amoureux
Le jazz comme la salsa sont avant tout l’expression sonore et corporelle d’un état personnel. Et tout particulièrement de cet état très spécial qui est celui du « désordre amoureux ».
L’amour et la séduction sont des sentiments qui apparaissent souvent dans la salsa comme dans le jazz. Dans les premiers moments de l’histoire de la salsa, les compositeurs s’inspiraient en grande partie des boléros traditionnels des années 1940 à 1960. L’amour trouvait alors naturellement son aboutissement dans les fiançailles et le mariage. Cela traduisait des comportements imprégnés par les valeurs du christianisme. A partir des années 1970, ces chansons ont été reléguées au second plan et la salsa a pris un autre caractère.
La salsa est devenue un moyen de rêver de la rencontre amoureuse espérée, du bonheur de vivre avec la femme aimée… mais aussi d’adoucir les durs moments de l’échec amoureux. On peut alors distinguer deux types de chanson : la première englobe le processus amoureux tandis que la seconde traite dans la forme et le fond de l’art et la manière de conduire les ébats amoureux : c’est la salsa erotica.
Danser pour célébrer l’amour dans un climat de fête et de joie
Mais il y a plus : jazz et salsa participent à l’évidence d’une ambiance de joie et de fête. Ce caractère est particulièrement marqué dans la salsa tandis que le jazz porte souvent en lui plus de mélancolie et de nostalgie avec le blues. En mettant en valeur la fête, la salsa contribue à établir de nouveaux rapports entre les hommes et les femmes, car la fête est un moment ou les amis, les voisins se sentent plus proches et plus solidaires. Qu’on songe au boom salsero, dans les années 1970, qui traduisait et répercutait en l’amplifiant un message fort d’ « être ensemble dans la joie », sous forme d’une permanente « invitation à danser ».
Vous avez lu un extrait du mémoire de DE de danse de Pascale Say-Giocanti, La salsa et le jazz, une histoire commune. Suivez-la au quotidien sur Instagram : @paralasalsa.
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